sexta-feira, 30 de maio de 2014

Pour Fernando Carita... Puisque les mots nous réunissent


De l’autre côté de la rue, 
s’inscrit la turbulence d’une terrasse de café familière et se déploie le va-et-vient sans cesse renouvelé de passants indifférents.
De l’autre côté de la rue, 
tu posais des mots pour dompter les méandres de tes fleuves intérieurs, pagayant de ton stylo une tristesse déferlante.
De l’autre côté de la rue, 
recroquevillé dans la chaleur des tiens, tu commençais à t’apaiser au sein d’une solitude annoncée. 
Ton combat quotidien égrenait ses dernières forces.
De l’autre côté de la rue, 
il était encore temps de partager nos mouvements d’humains en devenir et d’embrasser la sérénité de ton regard et de chacun de tes gestes discrets.

La façade blanche de l’église s’imposait-elle alors à ton regard ? 

De ce côté-ci de la rue, 
le temps est confiné à quatre murs d’ombre et respire lourdement au gré des fleurs qui jonchent le sol.
De ce côté-ci de la rue, 
la douleur palpable s’accroche à cette barque lisse sur laquelle nos regards tanguent.
De ce côté-ci de la rue, 
des lambeaux de vie s’éparpillent au hasard des conversations, la tristesse déborde et les  yeux reculent comme une marée à l’agonie.

De ce côté-ci de la rue, Fernando, tu es absent.
Parce que, désormais, tu peuples la rue,
la rue toute entière.                                 
Estrada de Benfica
junho de 2013
 Maria Laura

2 comentários:

  1. Maravilhoso, Laura! Como maravilhoso é o nosso Fernando!!

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    1. Antónia, obrigada!
      Temos o enorme privilégio de caminhar, há muito tempo, ao lado do Fernando...

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