Michel Tournier (Mathieu Zazzo)
«Dieu que la vieillesse est moche. Pas seulement pour le spectacle qu'elle inflige mais aussi pour les renoncements qu'elle impose. Tenez, j'ai perdu la merveilleuse liberté que me donnait la voiture. Vous croyez que c'est drôle d'être cloué ici ? C'est mortel ! Avant, je traversais l'Allemagne, la Suisse, l'Italie, j'allais l'été en Bretagne, à l'abbaye de Saint- Jacut, où j'adorais les bains de mer à marée haute, les longues promenades à marée basse. Fini, tout ça. C'est à peine si je vais dans mon jardin au bout duquel, derrière le mur, le cimetière m'attend. Car ma tombe est prête. Avec cette épitaphe, gravée dans le marbre : "Je t'ai adorée, tu me l'as rendu au centuple, merci la vie.»
«Moi, je veux être lu par le plus grand nombre. Et surtout par les jeunes ! Je n'en démords pas : le lecteur idéal a 12 ans. C'est pour lui que j'ai récrit "Vendredi ou les Limbes du Pacifique", devenu "Vendredi ou la Vie sauvage", dont il se vend toujours des dizaines de milliers d'exemplaires chaque année. Mon modèle, c'est La Fontaine. Être simple, accessible, imagé aura été mon unique vanité d'écrivain.»
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