Le Brexit nourrit de nombreuses envies d’indépendance dans les nations du Royaume-Uni, et pas seulement en Ecosse.
Et si Nord-Irlandais, Gallois et Gibraltariens partaient ?
Brexit : les résultats du référendum (carte BIG) BIG
Le Royaume-Uni porte désormais bien mal son nom. Depuis le vote en faveur du Brexit, des velléités indépendantistes refont surface de part et d’autre des quatre nations.
Irlande du Nord
Si l’Ecosse a ouvert le bal en évoquant, dès l’annonce du Brexit, la tenue d’un second référendum sur son indépendance (lire ci-contre), l’Irlande du Nord fait entendre des voix dissidentes. Le Sinn Féin, principal parti nationaliste irlandais et ex-vitrine politique de l’Armée républicaine irlandaise (IRA), a appelé à l’organisation d’une consultation sur une Irlande unifiée. Ceux qui ont voté à 56 % en faveur du remain vivent mal le choix du leave. La province est l’un des plus grands bénéficiaires de la politique agricole commune et craint qu’une sortie de l’UE ne ravive des tensions entre unionistes protestants et nationalistes catholiques (lire aussi page 27), à peine vingt ans après la signature d’un accord de paix, soutenu par l’UE. Pour autant, une réunification avec la République d’Irlande, qui leur permettrait d’éviter le rétablissement d’un contrôle aux frontières, «ne semble pas envisageable dans l’avenir immédiat», analyse Christophe Gillissen, prof de civilisation irlandaise à l’université de Caen : «Il faudrait qu’une majorité d’habitants de l’Irlande du Nord le souhaite. Or la majorité de la population est protestante et tient beaucoup à son appartenance au Royaume-Uni. S’il faut choisir entre l’UE et le Royaume-Uni, ça sera le Royaume-Uni.»
Pays de Galles
Le Plaid Cymru, le parti indépendantiste gallois, voit aussi dans le Brexit«l’occasion de se libérer du Royaume-Uni». Leanne Wood, la leader du parti, n’a pas caché son envie d’imiter la Première ministre écossaise. Mais cette proposition a peu de chances d’aboutir : le parti «n’est pas majoritaire au pays de Galles, face aux travaillistes» et «le pays de Galles n’est pas l’Ecosse. Il n’a pas la même histoire, la même relation avec la Grande-Bretagne», rappelle Moya Jones, professeure de civilisation britannique à l’université Bordeaux-Montaigne. L’idée d’une indépendance est d’autant plus surprenante que la nation, au contraire de l’Irlande du Nord et de l’Ecosse, a voté à 53 % en faveur du leave, à l’image de l’Angleterre. «C’est le paradoxe du vote gallois. Les régions qui ont le plus voté en faveur du leave sont les anciennes régions industrielles déclassées qui ont le plus bénéficié de subventions de l’Union européenne», s’étonne Moya Jones. Optimiste, le Premier ministre gallois, Carwyn Jones, espère que le Brexit «ne coûtera pas un seul penny» à la nation.
Gibraltar
A plusieurs milliers de kilomètres de là, les habitants de l’enclave britannique de Gibraltar, qui ont voté à une écrasante majorité contre un Brexit (95 %), craignent d’autant plus une sortie de l’UE, qualifiée de «catastrophe économique». Madrid a d’ores et déjà proposé une souveraineté partagée entre l’Espagne et le Royaume-Uni pour que Gibraltar puisse avoir accès au marché intérieur de l’UE.
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