segunda-feira, 28 de maio de 2012

CANNES 2012 - LE PALMARÈS

LE PALMARÈS EN IMAGES
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Michael Haneke, Palme d'or

michael haneke n'est qu'amour
© PHOTOPQR/NICE MATIN/Serge HAOUZI - PATRICE LAPOIRIE/ MAXPPP
Le festival de Cannes a couronné Michael Haneke de la Palme d'or pour son film "Amour", un conte douloureux sur un vieux couple confronté à la maladie. Le réalisateur autrichien a rendu un vibrant hommage à ses acteurs octogénaires, Jean-Louis Trintignant et Emmanuelle Riva, monstres sacrés du théâtre et du cinéma français, très émus, avant une ovation debout de la salle.
"C'est un travail de passion", a confié Emmanuelle Riva. "Notre action, c'est un partage de vie", a-t-elle ajouté et "garder ça pour soi tout seul ça manquerait de charme". " Ça me touche beaucoup", a renchéri Jean-Louis Trintignant avant de  citer le poète Jacques Prévert, "et si on essayait d'être heureux ne serait-ce que pour donner l'exemple".
Habitué de Cannes, où son film "La Pianiste" avait valu à Isabelle Huppert un prix d'interprétation, Michael Haneke avait déjà remporté la Palme d'or pour "Le Ruban blanc" en 2009. Il rejoint le club fermé des réalisateurs, comme les frères Luc et Jean-Pierre Dardenne, Bille August, Emir Kusturica, Shoheï Imamura ou Francis Ford Coppola, qui ont reçu deux fois la récompense suprême.

Cosmina Stratan et Cristina Flutur, Prix d'interprétation féminine


cosmina stratan et cristina flutur, les révélations
© PHOTOPQR/NICE MATIN/Serge HAOUZI - PATRICE LAPOIRIE/ MAXPPP
Novices. La jeune Roumaine Cosmina Stratan (à gauche), 28 ans, et la comédienne de théâtre Cristina Flutur, 34 ans, dont c'est la première incursion au cinéma, ont été récompensées pour leur performance dans "Au-delà des Collines". Les deux stars en herbe, ici avec Alec Baldwin, sont originaires de Iasi, ville frontière avec la Moldavie, où s'est déroulé le drame qu'elles incarnent.
Journaliste-reporter pour la télévision jusqu'à son rôle dans ce film, Cosmina Stratan, traits ronds et regard halluciné d'un bleu liquide, campe une jeune femme orpheline, réfugiée dans un couvent et qui assiste, tourmentée, au martyre de sa meilleure amie.
"A la conférence de presse du film à Cannes, le réalisateur Cristian Mungiu a justifié son choix de faire appel à des actrices débutantes, chacune à leur façon: "Elles jouent des filles simples, des religieuses, je n'avais pas besoin qu'elles soient expérimentées. Je leur ai demandé de jouer le moins possible." 

Ken Loach, Prix du Jury


ken loach, engagé
© IAN LANGSDON/EPA/MAXPPP
Laura Morante et Patrick Bruel ont remis le Pris du Jury à Ken Loach.
C'est le cinquième prix remporté par le cinéaste britannique "de Gauche", 76 ans, qui a présenté onze films sur la Croisette. Il a déjà reçu la Palme d'or 2006 à Cannes pour "Le Vent se Lève" deux fois le Prix du Jury en 1993 pour "Raining Stones" et en 1990 pour "Hidden Agenda", et une fois le Prix du scénario en 2002 pour "Sweet Sixteen".  "Ça devient presque gênant", confiait avec humour l'intéressé il y a quelques jours. 
Observateur du réel, Ken Loach cherche pour chacun de ses films à capter un contexte social ou politique. Avec "La Part des Anges", il renoue avec la comédie, racontant la débrouille d'une bande de délinquants à Glasgow et le sauvetage de l'un d'entre eux par la découverte du whisky.

Mads Mikkelsen, Prix d'interprétation masculine

mads mikkelsen, bouleversant
© PHOTOPQR/NICE MATIN/ABJ/MAXPPP
Le Danois Mads Mikkelsen a brillé dans La Chasse de Thomas Vinterberg, où il compose un émouvant père divorcé accusé à tort d'abus sur une fillette et qui se retrouve mis au ban de la société, victime expiatoire des peurs contemporaines.L'acteur de 46 ans, "très touché", a dit sa "surprise" aussi -il est revenu précipitamment de Bucarest où il se trouve en tournage-, en s'excusant de ne pas parler français "sauf quand il boit".
Plusieurs fois récompensé, le comédien a fréquenté l'école de théâtre de Aahrus avant d'embrasser une carrière internationale avesc James Bond en 2006 suivi, en 2009 de Coco Chanel et Igor Stravinsky de Jan Kounen, puis Des Chocs des Titans (2010) ou encore, l'an passé, Les Trois Mousquetaires de Paul W. S. Anderson.

Cristian Mungiu, Prix du scénario


cristian mungiu, inspiré
© PHOTOPQR/NICE MATIN/Serge HAOUZI - PATRICE LAPOIRIE /MAXPPP
Cinq ans après "Quatre mois, trois semaines et deux jours", Palme d'or en 2007, le Roumain Cristian Mungiu a reçu des mains de la toujours sublime Nastassja Kinski (51 ans), le Prix du scénario pour "Dupa Dealuri" ("Au-delà des collines"). Le film, accueilli par un mélange d'applaudissements et de huées lors de sa présentation, est inspiré du destin tragique d'une jeune femme morte en 2005 lors d'une tentative d'exorcisme dans un monastère isolé.Le cinéaste de 44 ans filme ces deux amies des orphelinats de Ceausescu qui se retrouvent sous la protection d'un couvent en longs plans séquences et sans musique. L'intrigue, mise en scène dans une grande sobriété, se déroule lentement, en hiver, dans ce lieu reculé et figé dans le temps.
"C'est un film sur ce que l'on fait au nom de l'amour, parfois sans réfléchir aux conséquences", explique-t-il à l'AFP. "On veut toujours venir en aide à ceux que l'on aime mais qui arrive-t-on réellement à sauver?"."C'est aussi un film sur l'abandon", le "pire péché de tous" étant peut-être "le péché d'indifférence". "Faut-il se garder de faire des erreurs en ne tentant rien?", interroge-t-il encore.
Le réalisateur, plaidant la force unique du cinéma qui ne saurait se résumer à "ce que l'on peut dire avec les mots", dit ne pas "chercher le consensus": "Je ne souhaite pas que mon film soit aimé, je veux qu'il provoque les spectateurs, qu'il les pousse à se forger une opinion", exprime-t-il avec conviction.

Matteo Garrone, Grand Prix


matteo garrone
© PHOTOPQR/NICE MATIN/Serge HAOUZI - PATRICE LAPOIRIE/ MAXPPP
Le réalisateur italien Matteo Garrone, a reçu dimanche soir des mains de l'actrice iranienne Leila Hatami (Une Séparation), le Grand Prix pour "Reality", une fable sur les désillusions de la téléréalité. Né à Rome en 1968, le cinéaste a commencé comme assistant opérateur avant de se consacrer entièrement à la peinture. Il avait déjà saisi la Croisette en 2008 avec "Gomorra", plongée en apnée dans le monde de la mafia, Grand Prix du Festival de Cannes. Aux antipodes de ce travail âpre et violent, il a présenté cette année une tranche napolitaine assez conventionnelle, sur les pas d'un poissonnier hâbleur et amuseur à ses heures, poussé aux portes de la folie en se portant candidat à un jeu de téléréalité, "le nouvel Eldorado".
Le film a notamment retenu l'attention par la singularité de son comédien principal, Aniello Arena, détenu depuis plus de 18 ans: "Il a obtenu l'autorisation d'un juge de nous rejoindre pour le tournage mais pas celle de venir à Cannes", avait alors indiqué Matteo Garrone sans préciser le motif de son incarcération.

Carlos Reygadas, Prix de la mise en scène


carlos reygadas, controversé
© PHOTOPQR/NICE MATIN/Serge HAOUZI - PATRICE LAPOIRIE /MAXPPP
Acclamé à ses débuts et déjà Grand Prix en 2007 pour "Lumière silencieuse", Reygadas, né en 1971 à Mexico, représente une voix forte, mais décriée du cinéma mexicain. Prix de la mise en scène, "Post Tenebras Lux", le film le plus sifflé de la sélection, a également divisé le jury, a confié dimanche soir le président Nanni Moretti. Certains jurés ne sont jamais entrés dans le film, d'autres ont ressenti une vive émotion et ce sentiment n'a fait que croître au fil des jours. De toutes façons, nous n'avons jamais cherché l'unanimité", a-t-il ajouté, signalant que le Reygadas avait été le plus discuté avec le film de Léos Carax "Holy Motors", finalement écarté.
Tourné dans les forêts de l'Etat de Morelos, "Post Tenebras Lux" ("La Lumière après les Ténèbres", référence à un verset de la Bible) suit une famille de citadins qui s'est installée à la campagne, dans une nature forte et perpétuellement en rage dans la boue et les orages.Des chevaux au grand galop, des vaches, des chiens, l'échangisme de corps dégradés dans un sauna parisien: Reygadas assume que son film est impossible à résumer et difficile à saisir. Quant aux sifflets, le réalisateur, ici entouré de Leïla Bekhti et Tim Roth les prend "comme un hommage".

Rezan Yesilbas, Palme d'or du court métrage


rezan yesilbas, passionné


© PHOTOPQR/LE PARISIEN/FREDERIC DUGIT /MAXPPP
Fougueux baiser. Le réalisateur turc Rezan Yesilbas, 34 ans, a remporté dimanche soir la Palme d'or du court métrage pour "Silence" ("Sessiz be Deng" en turc), son troisième court.Ecrit et produit par le réalisateur, le 2e opus de sa "Trilogie Féminine" raconte l'histoire d'une mère de trois enfants qui, en 1984 à Diyarbakir, veut rendre visite à son mari en prison.

Benh Zeitlin, Caméra d'or


benh zeitlin, la sagesse


© SEBASTIEN NOGIER/EPA/MAXPPP
"On a deux histoires mêlées, celle d'une fillette qui va perdre son père et celle d'une communauté qui perd ses terres", a confié à l'AFP le réalisateur de 29 ans, Benh Zeitlin, Caméra d'Or d'une première oeuvre et déjà Grand Prix du jury au festival de Sundance en janvier dernier.
"Les Bêtes du Sud sauvage", film américain présenté en sélection Un Certain Regard et acclamé par  de longues minutes d'applaudissements, est un conte philosophique en Louisiane, illuminé par une fillette de 6 ans qui crève l'écran. Hushpuppy (Quvenzhané Wallis) vit avec son père gravement malade dans une cabane de bric et de broc posée au milieu du bayou en Louisiane, une vaste étendue de terre en partie immergée dans les anciens bras du Mississippi: à chaque gros orage, l'eau monte et engloutit tout, dans une atmosphère apocalyptique et terrifiante, a fortiori pour une enfant. 
Pourtant, pas de noirceur ou de dépression. "Ce film enthousiasme par l'énergie qu'il diffuse. Quand tout est dénuement, il reste la noblesse de parvenir à maîtriser ses peurs, à les dépasser", note l'AFP.

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