«Une mère,
Ça fait ce que ça peut, ça ne peut pas tout faire,
Mais ça fait de son mieux.»
Une mère
Ça travaille à temps
plein
Ça dort un œil ouvert
C’est d’garde comme
un chien
Ça court au moindre
petit bruit
Ça s’lève au petit
jour
Ça fait des petites
nuits.
C’est vrai
Ça crève de fatigue
Ça danse à tout
jamais une éternelle gigue
Ça reste auprès de sa
couvée
Au prix de sa
jeunesse
Au prix de sa beauté.
Une mère
Ça fait ce que ça
peut
Ça ne peut pas tout
faire
Mais ça fait de son
mieux.
Une mère
Ça calme des
chamailles
Ça peigne d’autres
cheveux que sa propre broussaille.
Une mère
C’est plus comme les
autres filles
Ça oublie d’être
fière
Ça vit pour sa
famille
Une mère
Ça s’confine au
bercail
C’est pris comme un
noyau dans l’fruit de ses entrailles
Une mère
C’est là qu’ça nous
protège
Avec les yeux pleins
d’eau
Les cheveux pleins de
neige
Une mère
A un moment, ça
s’courbe,
Ça grince quand ça
s’penche
Ça n’en peut plus
d’être lourde
Ça tombe, ça se brise
une hanche
Puis rapidement, ça
sombre
C’est son dernier
dimanche
Ça pleure et ça fond
à vue d’œil
Ça atteint la
maigreur des plus petits cercueils
Oh, bien sûr, ça veut
revoir ensemble
Toute sa progéniture
entassée dans sa chambre
Et ça fait semblant
d’être encore forte
Jusqu’à c’que son
cadet ait bien r’fermé la porte.
Et lorsque, toute seule ça se
retrouve
Ça attend dignement qu’le
firmament s’entrouvre
Et puis là, ça se donne le droit
De fermer pour une fois
Les deux yeux à la fois.
Une mère
Ça n’devrait pas partir
Mais on n’y peut rien faire
Mais on n’y peut rien dire.
Une mère…
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