sábado, 5 de maio de 2012

La lettre - ALMADA NEGREIROS - 1920


Il est minuit…
Je vois le ciel
Où tu es, Maman…
Tu m’as quitté
Sans le vouloir !
Moi non plus,
Je ne l’ai pas voulu !
Qui l’a permis ?
Maman, écoute,
Ce n’est pas juste,
Ce n’est pas juste,
Je te le dis !

Maman, écoute,
Sincèrement,
Dis-moi, Maman,
Ne me trompes pas !
Je ne peux plus vivre sans toi !
Dis-moi vraiment
Si au ciel
Où tu es, Maman,
Il y a une place
Tout près de toi ? 

Il est minuit,
Je rentre seul.
Tu m’as quitté,
Je rentre seul !
Tous les soirs
Je rentre seul !
Maman, écoute,
Ce n’est pas juste,
Ce n’est pas juste,
Je te le dis !

(…)

              

Desenho a lápis sobre papel amarelo / 63 x 53 / assinat. Almada / 1939





Tous les soirs,
Quand longuement
Je regarde le ciel,
On dirait, Maman,
Que tu fais semblant
De me faire une surprise
Et revenir enfin
Me rejoindre
Vers l’aube,
Quand la brise
Du matin
Douce et lente,
M’enlève le rêve
De t’avoir vu
D’ici de ma fenêtre…

(…)

Écoute, Maman
T'en souviens-tu?
J'étais un garçon
Quand tu es partie
Il y a longtemps
Que tu es partie.
Et pourtant,
Depuis ce temps
J'ai toujours grandi.
Je suis devenu un homme
Je n'ai pas changé,
Il n'y a que le corps
Qui a augmenté.

(…)











José de Almada Negreiros - Maternidade, 1935
Pintura
Óleo sobre Tela

2 comentários:

  1. Já conhecia "Maternidade" de que gosto muito. O poema, contudo, desconhecia. Lindo!
    Foi uma belissima homenagem às Mães, sejamos grandes ou pequenos.
    Por tal, bem-hajam José Maria Laura.

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  2. Que bom encontrar-te: até respiramos melhor quando passas por aqui... O poema (só publicámos uma parte) foi retirado de Obras Completas, volume 4 - poesia, Editorial Estampa, 1971.
    Ficamos à tua espera neste mesmo jardim de palavras amigas...
    Abraço plural

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