sábado, 3 de novembro de 2012

«CONTRE LE RACISME, IL FAUT ÉDUQUER»


MURIEL ROBIN - LE NOIR, sketch de 1990

Ils sont noirs ? Eux aussi ! Et ils le savent ?
Aline Crépin - publié le 29.10.2012, 12h47
Le sketch de Muriel Robin de 1990 n’a (malheureusement) pas pris une ride et constitue un bon résumé des stéréotypes les plus courants liés à la couleur de peau. Si le langage se police, en est-il de même des esprits ? Les recruteurs sont-ils bien conscients de leurs propres filtres ? Apparemment pas toujours, si on s’appuie sur les études réalisées sur les discriminations en raison de l’origine.

Les généticiens sont formels, le génome de 2 individus choisis au hasard sur la planète est identique à 99,99%, nous appartenons donc toutes et tous à une même espèce et à une seule race. Le mot « race », quand il est utilisé dans le langage juridique et notamment dans le cadre de la loi sur la non-discrimination, porte donc à confusion, et à part les spécialistes, personne ne fait vraiment la différence entre l’appartenance réelle ou supposée à une race, une ethnie ou une nation… 
Mais ce que chacun a pu expérimenter, c’est le poids constant des stéréotypes en matière d’origine et de couleur de peau. Comme cette jeune femme noire portant un nom à particule, qui lors d’un entretien se trouve face à un recruteur visiblement étonné par sa couleur de peau et qui lui demande en préambule si elle a été adoptée… Ce comportement inacceptable ne devrait plus exister, dans la mesure où agences d’emploi, cabinets de recrutement, et fonctions RH dans les entreprises sont de plus en plus au fait de la législation et de mieux en mieux formés sur la non-discrimination.

Mais si le langage se police, en est-il de même des esprits ? Les recruteurs sont-ils bien conscients de leurs propres filtres ? Apparemment pas toujours, si on s’appuie sur les études réalisées sur les discriminations en raison de l’origine.

En matière de ressenti des discriminations, d’après l’Eurobaromètre publié en 2009, 79% des français pensaient que la discrimination sur la base de l’origine était assez ou très répandue (pour une moyenne européenne à 67%). En ce qui concerne les saisines, l’origine était en 2010 la première cause de saisine de la Halde (27%) et en 2011 du Défenseur des droits (23,5%). Et parmi les causes de saisine, l’emploi reste en tête, l’embauche bien sûr, mais aussi et surtout le déroulement de carrière…

Alors comment changer les choses ? En informant le grand public, et notamment les écoliers, comme le fait la Fondation Thuram*, qui a pour credo « on ne nait pas raciste, on le devient » et qui prône par conséquent, que « contre le racisme, il faut éduquer ». En formant les professionnels des ressources humaines et les managers, comme s’engagent à le faire toutes les organisations qui ont obtenu le Label diversité.

En s’assurant, dans nos entreprises, que les propos et actes à caractère racistes sont sanctionnés de façon appropriée, afin de donner à chacun(e) un environnement de travail apaisé.

* www.thuram.org 

MERCI:
http://www.journaldesfemmes.com/societe/expert/52658/ils-sont-noirs---eux-aussi---et-ils-le-savent.shtml?utm_source=benchmail&utm_medium=mail&utm_campaign=ML124_E10233422&f_u=16828960
Le texte intégral du sketch :

Patricia, Patricia, ça fait un quart d’heure que tu me parles de ce Félix... J’ai très bien compris où tu veux en venir : je suis ta mère, je te connais ... comme si je t’avais faite. Tu veux savoir si je suis d’accord pour que tu le fréquentes... Pour que tu ? l’épouses ? ! deux secondes... (elle se tourne et pleure brièvement mais bruyamment)
Scrofrogné, scrogneugneu... excuse moi Patricia, pour l’instant, je te livre les mots un petit peu comme ils arrivent...
Je le connais ? Je le connais pas... Ton père le connaît ? non plus !... finalement, personne le connaît.... Et bien écoute, Patricia, je suis un peu surprise, je crois qu’on va en rester là, j’ai besoin d’en parler avec ton père...
Un problème ? ! Ca ne vient pas de nous, j’espère ? Alors, quel problème ? Il est ..... (elle commence à pleurer)... noir ? ! deux secondes (elle se tourne et pleure brièvement mais bruyamment)
Mais tu en es sûre ? ! Je te fais confiance !... Si ça me gêne ? Alors là pas du flou... pas du plou... pas du flouchlouplou, s’il est noir, c’est qu’il a de bonnes raisons de l’être... Mais dis moi un petit peu, il est noir noir noir ou noir un peu ... un peu blanc ? Ah, noir noir, complètement noir..... Oui... on n'est pas dans la merde... Oh, mais tu as tout à fait le droit d’épouser un nègre, alors là ... Pardon ? ! J’ai dit « nègre » ? Oh ça m’étonnerait que j’ai dit un truc comme ça ... J’ai dû faire un lapsus parce que tu vois, j’en parlais encore à midi avec ton père, et je lui disais : « Chéri, y a beaucoup trop de blancs dans la famille... » des blancs, toujours des blancs, moi, j’en ai marre... je le dis tous les jours « vive les noirs », alors ....
Et les parents de cet homme de couleur, ils sont noirs ? et oui, eux aussi .... mais, ils le savent ? Non, que leur fils épouse une blanche ? ils sont plutôt contents ? tu penses ... oh détrompe toi, détrompe toi, Patricia, je cache ma joie.... D’ailleurs, si tu le veux bien, j’aimerais aller dans la cuisine pour fêter l’événement avec ton père...
Pardon ? la date des noces ? Oh, on en est peut être pas encore là ? ah si ! vous avez arrêté une date, ah, mais alors, c’est différent bien sûr ... et alors, c’est quand est-ce prévu pour ? Demain ! tu peux me prendre en photo, s’il te plaît... oh, ben c’est à dire que ça fait pas mal de nouvelles d’un coup... alors comment tu penses faire, avec ton père, on est invité, on vient, on vient pas parce que moi personnellement demain, ça m’arrange, j’ai rien à faire...
Dis moi, je pense à un détail : tous ces noirs d’un coup, d’un seul, t’as pas peur que ça fasse un peu deuil pour un mariage, toi ? non, bon ... Ah, et ça va être quoi ton nouveau nom, ma chérie ? ah ! en plus ! bien, je peux retourner dans ma « frisine »....
Ah, pour ton père, qu’on soit bien d’accord, je lui dit que demain tu épouses un noir qui s’appelle Félix Lechat ?.... Tu peux me rappeler où est ma cuisine s’il te plaît ? ah la voilà, je l’ai « reconnute » ! (elle se dirige difficilement vers la cuisine )

Autre chose ? ! mais j’arrive ! (elle revient difficilement sur le devant de scène)
On pourrait en garder un petit peu pour demain ? non, c’est important ? ! Ca ne t’ennuie pas que je m’assoie par terre ? Merci... Alors, vas y je t’écoute .... Il est de Bouakémadoua ? Oh, ben ça c’est pas le plus grave ... Je te cache pas que j’avais un petit peu peur que tu m’en files une autre sur le coin de... tu pars t’installer dans son village ? ! Je vais peut être m’allonger cinq minutes....

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